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samedi 27 juin 2020

Pourquoi le Paganisme [par Jean-Claude Valla]

J’ai perdu la foi chrétienne vers l’âge de treize ans. Depuis cette époque, le dieu des chrétiens est totalement absent de mon univers mental. J’ai cessé de croire en lui parce que je ne voyais pas comment un être prétendument aussi parfait, infiniment bon et infiniment juste, aurait pu créer le monde tel que nous le connaissons. Les hommes à son image ? Quelle blague ! Les valeurs que l’Église m’avaient enseignées et que je prenais encore au sérieux m’incitaient à penser que le Créateur avait raté son coup. Mais alors qu’avait-il de plus que ses confrères de l’Olympe dont il était si jaloux ? Sa toute puissance ? L’admettre, c’était convenir de sa méchanceté et de sa perversité. En réalité, seuls des hommes tourmentés pouvaient avoir inventé un monstre pareil. Les autres dieux n’étaient pas forcément sympathiques, mais tellement plus humains ! A treize ans, évidemment, je ne poussais pas aussi loin le raisonnement, mais l’idée de péché originel me révoltait déjà parce qu’elle m’apparaissait comme l’injustice suprême, et je subodorais qu’elle n’était qu’une pirouette théologique pour tenter de camoufler cette contradiction fondamentale.

Les peuples européens se fourvoient chaque fois qu’ils veulent faire table rase du passé. Leur drame est d’avoir été christianisés et pourtant le christianisme qu’ils ont modelé tant bien que mal pour l’adapter à leur génie propre fait partie intégrante de leur héritage. Mais nous savons que cette religion étrangère a contribué à désenchanter notre mode. Elle contenait en elle tous les germes du pourrissement et voilà près d’un demi-siècle que l’Église a décidé de revenir aux miasmes originels de l’Evangile : l’égalitarisme et l’universalisme. Cette idée d’égalité universelle a fini par se laïciser dans l’idéologie des droits de l’homme. Après avoir contribué à la chute de l’Empire romain, le christianisme est en train de nous miner de l’intérieur. Et peu importe qu’il n’y ait plus grand monde à la messe, puisque le message, récupéré par des gens qui se piquent de laïcité, nous est infligé tous les jours à la télévision, dans les médias et sur les bancs de l’école !

Comment sortir de cette impasse ? Notre mission n’est pas de créer une nouvelle religion qui, en ces temps de confusion mentale, risquerait de n’être qu’une secte parmi d’autres. Si les Européens parviennent à ne pas disparaître, ils retrouveront un jour les voies du sacré. En attendant, c’est le combat pour la survie qui doit mobiliser toutes nos énergies, combat qu’il faut mener avec des idées claires, sans se tromper d’ennemi.

Or, se dire païen est aujourd’hui la seule façon de récuser l’égalitarisme chrétien et sa morale du péché, de substituer aux funestes notions de Bien et de Mal celles de Beau et de Laid. Le Beau et le Laid sont des notions relatives qui peuvent varier d’une culture à l’autre, mais en Europe chacun sait – ou savait – ce qu’est un beau geste, une belle action, une belle âme ou un bel ouvrage. La sagesse populaire dit qu’il n’est pas beau de mentir. Aux tricheurs, on préfère les beaux joueurs. On dira d’un vieillard qu’il a un beau regard. D’une personne laide physiquement, qu’il y chez elle une beauté intérieure. Ce qui est beau ne peut pas être mauvais. Toute l’histoire européenne est imprégnée de cette conception esthétique de la vie, indissociable du sens de l’honneur. Et ce que je reproche le plus à notre société actuelle, c’est de vouloir nous imposer le laid : le Centre Beaubourg, l’Opéra-Bastille, la peinture de Picasso et l’art moderne en général, le rap, la techno, une certaine mode, etc. Or, tout ce qui est laid est pernicieux, car toutes les horreurs que nous sommes aujourd’hui sommés d’admirer ont pour fonction de saper les valeurs et de détruire les repères sans lesquels la civilisation européenne n’aurait jamais atteint les sommets que nous lui connaissons.

Les religions de la vieille Europe étaient moins une affaire de croyance qu’un lien social nécessaire à l’homogénéité de la cité. Il ne s'agit donc pas de ressusciter les dieux de l’Antiquité – ils vivent dans notre coeur et c’est déjà beaucoup ! - mais de réaffirmer le polythéisme des valeurs à l’échelon de notre planète. Et surtout, pour les Européens que nous sommes, de fortifier la foi en nous-mêmes.

Jean-Claude VALLA – Extrait de "Païens !", Editions de la Forêt – 2001


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