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dimanche 4 février 2024

Ethique du néo-paganisme [par Pierre de la Crau]

  Le néo-paganisme est la seule vraie religion, au sens étymologique du terme (religare, relier, relier les hommes au sur-humain, au cosmique, comme dans le yoga) de la civilisation occidentale.

C'est une foi qui associe l'éthique élevée des anciens peuples indo-européens aux plus nobles idéaux de la société européenne, le dernier rempart qui nous protège des idéologies hostiles à notre culture. Pour les combattre, nous avons ce néo-paganisme, une foi qui est ressortie comme neuve des épreuves, mais qui reste solidement enracinée dans l'éthique du temps de nos ancêtres spirituels, les druides, les Germains, les Latins, les Grecs et tous les autres peuples de la Mer. C'est une Métaphysique et une Mystique occidentale faite par les Occidentaux et pour les Occidentaux, ou ceux qui sont de leur race d'esprit.

Cette religion, pour nous relier au Cosmos, est basée sur l'harmonie avec la Nature, notre Mère à tous, le respect de chaque race (quel que soit le nom qu'on lui donne) et de chaque culture (ethno-différentialisme). c'est une religion qui insiste sur le courage et la fierté, l'honnêteté et la loyauté, l'effort personnel et la coopération. Les néo-païens celtiques - ou autres - croient qu'une révolution spirituelle est nécessaire pour arrêter la décadence, cancer du monde européen d'aujourd'hui.

Un néo-païen n'est pas un réformiste. C'est un révolutionnaire spirituel !
Il ne doit pas chercher à reconstruire une religion épuisée mais à en construire une nouvelle, plus essentielle, plus dynamique. Être néo-païen signifie être membre d'une communauté unique, unie dans sa diversité. Une communauté d'hommes et de femmes unis par des idéaux communs et luttant pour un même but, la procréation d'une société dans laquelle la civilisation et la culture puissent croître et s'élever encore plus haut, toujours plus haut.

Le néo-paganisme n'est pas une foi pour toute l'humanité. Nous croyons profondément qu'une religion, pour être fonctionnelle, doit s'harmoniser avec les caractéristiques intellectuelles et culturelles des siens. Mais il s'agit d'une race spirituelle, d'une race de l'esprit, qui peut être indépendante de la couleur de la peau. Il y a des Indo-Européens de coeur. 

C'est pourquoi notre foi est conçue en règle générale comme la métaphysique et la Mystique de l'Occident, du Grand Occident et de personne d'autre. Nos principes sont sans détours, sans mystère défiant la logique.

Voici nos dix commandements :

1/ Chaque néo-païen doit être frère ou ami, au moins de tout autre néo-païen.
2/ Dis toujours la vérité sauf si ta vie est vraiment en danger.
3/ Si tu fais un serment ou une promesse tiens-les, quoi que ça puisse te coûter.
4/ Va en toute chose vers le plus grand, le plus fort et le plus beau.
5/ Essaie constamment de perfectionner les capacités de ton corps et surtout de ton esprit (intelligence et âme).
6/ Essaie dans toutes tes actions de renforcer la fraternité entre les frères.
7/ Vis en harmonie avec la nature et obéis à ses lois si tu ne peux pas les dépasser.
8/ Sois bien conscient de ton héritage, et transmets ses valeurs à tes enfants.
9/ Combats l'injustice sous toutes ses formes et quel que soit son déguisement.
10/ Respecte et tolère les dieux et les cultes les plus divers, mais n'oublie jamais que le polythéisme non vulgaire n'est jamais qu'un monothéisme multiforme et panthée.

On peut commenter de diverses façons ce texte, intéressant à plus d'un titre, du moins nous l'espérons pour nos lecteurs. Les peuples dont parle Morvan Lebesque dans son livre (Comment peut-on être breton ?) connaissaient la notion de faute contre l'éthique mais ignoraient celle de péché (violation de la Loi édictée par un Dieu unique et punissable dans l'au-delà après la mort, éternellement). Le sens éthique de ces "païens" était autrement plus exigeant que celui de nos chrétiens de gauche qui s'absolvent presqu'à l'avance de toute faute ou de toute responsabilité, comme "Saint Paul" qui déclarait "Je ne fais pas le Bien que je veux , et je fais le Mal que je ne veux pas". Autrement dit : c'est pas ma faute ! Facile à dire.

Les païens, eux, pouvaient être rongés toute leur vie par le remord en cas de faute grave contre l'éthique ou en cas de grave responsabilité dans une quelconque affaire. Le catholique, lui, va se confesser, la peur au ventre, se repent fermement, et sort absous de tout péché (prêt à recommencer !). Facile, un tel manque de responsabilité. Le sens des responsabilités, voilà ce qui différencie un païen d'un judéo-islamo-chrétien.

La religion catholique n'est sévère qu'en apparence. En fait, elle pardonne tout... pourvu qu'on fasse appel à ses prêtres. On voit tout de suite à qui peut profiter un tel système d'indulgence rendant indispensable la caste sacerdotale. Mais l'homme qui a une éthique vraiment exigeante ne doit pas pouvoir s'absoudre comme ça. Ce serait trop facile !

Pierre de la Crau (Druide Hésunertus /|\)
[Le Nouveau Testament païen, Cahiers de "La Bretagne réelle", printemps 1986]





lundi 31 juillet 2023

Les noms des jours de la semaine : un héritage païen

Avez-vous déjà noté les étonnantes similitudes et correspondances symboliques entre les noms que portent les jours de la semaine dans les différentes langues européennes ? Au-delà des évidentes parentés entre les langues de souche germanique (comme par exemple l'anglais et l'allemand), force est de constater, à quelques exceptions près, leurs remarquables concordances sur le plan symbolique, non seulement de par les noms des planètes auxquelles chaque jour fait référence, mais également et surtout de par les divinités et leurs attributions qui y sont associées.

Pour ne prendre qu'un exemple très simple, examinons de plus près les correspondances de ces noms entre trois langues européennes bien connues, le français, l'anglais, et l'allemand :


Français : Lundi ("Jour de la Lune")

Anglais : Monday ("Jour de la Lune")

Allemand : Montag ("Jour de la Lune")


Français : Mardi ("Jour de Mars", dieu de la guerre)

Anglais : Tuesday ("Jour de Tyr", dieu de la guerre)

Allemand : Dienstag ("jour de Thincsus", dieu de la guerre)


Français : Mercredi ("Jour de Mercure")

Anglais : Wednesday (Woden's Day, "Jour de Woden" => correspondance Mercure-Woden/Wodan/Wotan/Odhinn/Odin)

Allemand : Mittwoch ("Milieu de la semaine" => sans correspondance)


Français : Jeudi ("Jour de Jupiter", dieu de la foudre)

Anglais : Thursday ("Jour de Thor", dieu de la foudre)

Allemand : Donnerstag ("Jour de Donar/Thor", dieu de la foudre)


Français : Vendredi ("Jour de Venus", déesse de l'amour)

Anglais : Friday ("Jour de Freya", déesse de l'amour)

Allemand : Freitag ("Jour de Freya", déesse de l'amour)


Français : Samedi ("Jour de Saturne")

Anglais : Saturday ("Jour de Saturne")

Allemand : Samstag ("Jour de Saturne")


Français : Dimanche ("Dominus Dies", interprétation chrétienne tardive où le Dieu biblique remplace le Dieu Soleil)

Anglais : Sunday ("Jour du Soleil")

Allemand : Sonntag ("Jour du Soleil")


Loin d'être le fruit de coïncidences liées aux hasards de l'évolution linguistique, ce fait en apparence anodin ne l'est pas du tout, puisqu'il illustre non seulement la pérennité des symboles mythologiques païens jusqu'à l'époque actuelle , mais aussi et surtout les étroites affinités spirituelles et culturelles ayant persisté de tout temps entre les divers peuples apparentés par l'indo-européanité (quelles que soient les branches auxquelles se rattachent leurs langues respectives : germaniques, latines, celtiques, etc).

Hans CANY


Ci-dessous : Semainier gallo-romain de Trèves, Allemagne.
On y reconnait les divinités associées aux jours successifs de la semaine :Saturne (Samedi), Helios/Apollon/Sol (Dimanche), Luna/Diane (Lundi), Mars (Mardi), Mercure (Mercredi). Les petits trous situés sous chaque divinité servaient à planter des bâtonnets indicateurs.



dimanche 20 novembre 2022

Celtes d'Ukraine ?

"UKRAINE CELTIQUE" : NÉCESSAIRE MISE AU POINT

S'il semble historiquement attesté que certaines portions (a priori exiguës) de ce qui devint bien plus tard le territoire ukrainien ont jadis pu être terres celtes pendant un temps - ce que nul ne saurait contester sérieusement à la lumière des découvertes effectuées in situ , il importe toutefois de préciser que tel n'est plus du tout le cas depuis au moins quinze siècles voire plus, le substrat ethnique scythe, puis les superstrats successifs khazar, varègue et surtout slave y ayant balayé la moindre trace de celticité depuis belle lurette. La population actuelle de l'Ukraine n'a donc absolument aucun lien avec celle des temps celtiques, et il convient donc pour le moins de cesser de fantasmer à ce sujet. N'en déplaise à certains, l' "Ukraine celtique", appellation d'ailleurs anachronique (et donc très discutable) du fait que la notion même d'Ukraine n'existait tout simplement pas à l'époque de la présence des Celtes dans cette région, ne relève plus de nos jours que de l'histoire ancienne et de l'archéologie. En guise de conclusion, on retiendra donc qu'au-delà des exaltations partisanes de tous ordres, l'héritage "celtique" de l'Ukraine contemporaine reste somme toute à relativiser.

Hans Cany



samedi 19 mars 2022

Satios ou Alban Eilir, l'équinoxe de printemps

 


L'équinoxe de printemps est couramment désigné de deux façons dans la tradition druidique contemporaine :

. Satios, "les semailles", en langue celtique continentale ancienne

. Alban Eilir, "la lumière de la Terre", en langue galloise

Il ne doit pas être confondu avec la célébration germanique d'Ostara, autre fête printanière récupérée par l'Eglise chrétienne sous le nom de Pâques (=> allemand : Ostern, anglais : Easter etc), et dont la date est comme pour ces dernières fixée chaque année en fonction de la première pleine lune suivant l'équinoxe.

Hans Cany

mardi 22 février 2022

Être païen dans le monde moderne

 Je suis intimement persuadé qu’être païen aujourd’hui implique inévitablement l’adoption d’un univers mental s’inscrivant en rupture totale avec la société actuelle, dans ses pompes et ses (mauvaises) œuvres ; le païen actuel doit faire sienne l’idée que le monde où il réside n’est pas le sien, mais celui des autres, de ses adversaires, et que ses intérêts et ses valeurs, réprouvés et combattus par ce monde étranger, sont incompatibles avec ceux de ce dernier. Deux voies s’ouvrent alors : soit « l’exil intérieur », être un « convive de marbre » assistant à un banquet auquel on est contraint d’être présent, ce qui conduit à la marginalisation, soit « accepter » le monde, tout en ne le reconnaissant pas comme valable et légitime, pour y agir selon nos valeurs. En d’autres termes, il s’agit d’être « dans » le monde, mais non « du » monde. 

Bernard Marillier


lundi 31 janvier 2022

Joyeuse fête d'Ambiuolcios / Imbolc

 PAÏENS & FIERS
vous souhaite une très belle célébration d'Ambiuolcios, fête des Lustrations souvent appelée Imbolc, son nom irlandais.

Pour en savoir plus : Imbolc, fête de purification



samedi 29 janvier 2022

POUR UNE SPIRITUALITÉ SANS DOGMES... NI "MAÎTRES A PENSER"

 Au diable les gourous, chamanes, druides, évêques, instructeurs, sorciers, coachs, enseignants et autres maîtres à penser ! Au diable les margoulins, escrocs rusés, petits malins, arnaqueurs, bonimenteurs, menteurs professionnels et autres marchands de tapis qui vendraient leur propre mère ! Au diable ces crétins pathétiques et ces pouffiasses prétentieuses qui se prennent pour de grands initiés, mages, sages, prêtres ou prêtresses, illuminés ou éveillés ! Ils/elles ne brassent que du vent et vous font prendre des vessies pour des lanternes ! 

Je crois de tout mon être à la réalité de l'auto-initiation. Seules votre propre expérience vécue et votre intime intuition sont capables de vous guider et de vous éveiller. Tout le reste est pipeau, baratin, blabla, hypnose, lavage de cerveau, minables suggestions, prises de tête inutiles et stériles ! 

Soyez votre propre maître ! Ne croyez qu'en vous-même ! Fuyez comme la peste tous ceux qui prétendent penser à votre place et vous tiennent la queue pour pisser droit !

Fuyez tous ces gourous, vampires, bourreaux, manipulateurs sadiques et pervers narcissiques ! Envoyez-les au diable ! Ou à la vacuité dont ils n'auraient jamais dû sortir ! 

. Druide Sagos /|\ 


lundi 24 janvier 2022

Velléda, héroïne celto-germanique de la résistance à l'invasion romaine

 La mythique prêtresse Velléda, dont l'existence historique est attestée, était-elle celte ou germanique ? Sans doute les deux à la fois, et à vrai dire cela n'importe guère, dans la mesure où elle est restée tant pour les descendants des Gaulois que pour ceux des anciens Germains un véritable symbole de la résistance à l'envahisseur latin.

Portant un nom gaulois signifiant "voyante", elle était de la nation des Bructères, peuple germanique établi sur le territoire de l'actuelle Westphalie. Son cas illustre bien la grande proximité qui pouvait exister à l'époque entre deux mondes ethnoculturels étroitement apparentés, à tel point qu'il n'est aujourd'hui encore pas toujours aisé de les distinguer clairement. 

A l'époque romantique, l'écrivain François-René de Chateaubriand s'inspira du personnage et en reprit le nom dans son épopée
Les Martyrs, déplaçant toutefois le contexte géographique et distordant quelque peu la réalité historique pour en faire l'une des druidesses de l'île de Sein...

Hans Cany


"Velléda, druidesse de l'île de Sein" [sic],
aquarelle gouachée sur trait de crayon datée de 1853,
par le peintre français Jules-Eugène Lenepveu (1819-1898)


mardi 21 décembre 2021

La Tour de Yule

 Que la Lumière renaisse !

La Tour de Jul (Yule) est un chandelier de Noël caractéristique de la tradition païenne germano-nordique. Réalisé en terre cuite, en argile ou en céramique, il comprend quatre faces ajourées ornées de coeurs, de roues solaires et de symboles runiques. Ont y fait se consumer deux bougies, l'une à son sommet, et l'autre à l'intérieur. Les origines de cet objet rituel remontent au Haut Moyen-Âge, et son usage était encore courant dans les campagnes allemandes et scandinaves du XIXème siècle.

Hans Cany




lundi 20 décembre 2021

Yule : Rituel des trois bougies

 


Dans certaines régions d'Europe de tradition germano-nordique, le réveillon de Yule/Noël débute par un rituel des trois bougies, de couleurs distinctes, qui doivent être successivement allumées soit par le père de famille, soit par l'enfant ainé de la maison. On commence par allumer une bougie rouge, qui représente l'esprit des ancêtres, des morts qui nous ont précédés sur cette terre. Ensuite, une bougie bleue - ou blanche - symbolisant les parents ou amis absents, qui pour une raison ou l'autre ne peuvent pas être présents lors du réveillon. Et enfin, une bougie verte qui symbolise les enfants à naître. Ces trois bougies sont souvent disposées sur un support de bois représentant une barque solaire, ou sur une bûche, elle-même liée à la symbolique lumineuse et emblématique de la fête.

Hans Cany

Un Père Noël... pas très catholique

 


La figure mythique du Père Noël, si chère à l'imaginaire enfantin, est en réalité issue d'un subtil mélange entre deux personnages mythologiques : le dieu germano-nordique Wotan/Odin, et le Saint Nicolas chrétien, lui-même constituant une figure pourvoyeuse d'origine païenne. Il y a d'ailleurs plus ou moins confusion ou assimilation, chez les Anglo-Saxons, entre Saint Nicolas et le Père Noël, ce dernier étant souvent désigné sous le nom de Santa Claus (littéralement… Saint Nicolas !). On le comprendra donc sans peine : Saint Nicolas, et à travers lui le Père Noël,  ne sont autres que des travestissements de Wotan/Odin. Le premier étant né d'une initiative de récupération chrétienne, et le second étant une réinterprétation séculière de celui-ci.

Hans Cany

dimanche 19 décembre 2021

Noël : Pourquoi le 25 décembre ?

Comment se fait-il que l'Eglise chrétienne ait finalement fixé Noël au 25 décembre, et non au 21, date théorique du solstice d'hiver ? 

Explications :

"Comme chacun le sait, ou devrait le savoir, les Évangiles (qu’ils soient canoniques ou apocryphes) sont totalement muets sur la date de naissance de celui que ses contemporains appelaient Ieschoua ben Miriam, et que nous connaissons sous le nom de Jésus. Vers 245, Origène déclarera d’ailleurs « inconvenant » qu’on s’occupe d’une telle question. Ce n’est en fait qu’à partir du IIe ou du IIIe siècle que l’on se mit en devoir de fixer une date pour la naissance de Jésus. On produisit alors des affirmations totalement contradictoires. Le De Pascha Computus, longtemps attribué à Cyprien de Carthage, se prononça pour le 28 mars, tandis que les communautés chrétiennes d’Orient en tenaient pour le 6 janvier, date correspondant chez les Grecs à l’Épiphanie de Dionysos. En Occident, la date du 25 décembre s’est probablement imposée pour contrecarrer l’influence du culte de Mithra, dont on célébrait ce jour-là la renaissance annuelle, peu après les Saturnales romaines. C’était également le jour où, sous l’Empire, on commémorait la fête de Sol Invictus, le « Soleil invaincu ». La première mention latine du 25 décembre comme fête de la Nativité remonte à l’an 354, la célébration proprement dite semblant avoir été instituée sous Honorius, qui régna en Occident de 395 à 423. Noël ne deviendra toutefois une fête d’obligation qu’au concile d’Agde, en 506. Justinien, en 529, en fit un jour férié."

Alain de Benoist




mardi 26 octobre 2021

La "citrouille" d'Halloween : une invention américaine ?

En Europe, en des temps fort reculés, on sculptait déjà des lanternes plus ou moins anthropomorphes dans des navets, des betteraves et diverses variétés de courges. Cette tradition ne se limite donc pas au monde anglo-saxon, puisqu'elle est bel et bien présente de très longue date sur le continent. Au XIXe siècle et même au moins jusqu'au début du XXe, il s'agissait d'une pratique encore courante dans les campagne de certaines régions françaises.

A titre d'exemple - mais entre autres, ainsi que le rapporte l'auteur lorrain Jean-Paul Ronecker dans son excellent B.A.-BA Halloween (éditions Pardès, 2000) :

Dans la région de Metz, en Meuse et dans les Ardennes, [les jeunes gens] évidaient une grosse betterave, et faisaient trois trous figurant les orbites et la fosse nasale, auxquels s'ajoutait une large entaille pour la bouche de cette "tête de mort". Afin de rendre l'illusion plus frappante, ils mettaient une chandelle allumée à l'intérieur.

Et plus loin il ajoute :

Ces traditions des têtes lumineuses proviennent très certainement de Samhain et de son équivalent germanique.

Comme on le voit, et n'en déplaise aux détracteurs de "la citrouille", la coutume tire aussi son origine bien de chez nous !

Quant à la citrouille proprement dite et au potiron, ce ne sont jamais que des variétés américaines de courges, rapportées d'Amérique du Sud en Europe au XVIème siècle par les Portugais. Il y a donc fort à parier que l'on confectionnait déjà ce type de lampions avec des citrouilles et autres potirons en Irlande et en Grande-Bretagne dès le XVIIIème - voire XVIIème - siècle. Cette tradition n'a été exportée vers l'Amérique du nord qu'à partir du milieu du XIXème siècle par les migrants originaires des îles britanniques, tout particulièrement irlandais, gallois et écossais. C'est donc en refranchissant l'Atlantique, mais cette fois en sens inverse, que la lanterne traditionnelle, accommodée aux usages locaux, nous revient aujourd'hui en Europe.

Hans CANY


Photos ci-dessous : lanternes creusées respectivement dans un navet, une betterave,  et des potirons, comme on le fait depuis bien longtemps en Europe.





samedi 23 octobre 2021

Fin de cycle : Tout comme le jour naît de la nuit, c'est de la mort que renaîtra la vie

 On me dit pessimiste. Mais je pourrais faire à ceux qui portent ce jugement la réponse d’Oswald Spengler : 

 « Seuls ceux qui sont d’hier me traitent de pessimiste. »

L’un des éléments de l’amitié sans nuages qui nous a unis, Saint-Loup et moi-même, est notre absence commune d’illusions sur les potentialités du présent et notre non moins commune foi en la victoire finale des lois de la nature et de la vie sur les bulles creuses des idéologies à la mode. Mais être sans illusions sur les potentialités du présent ne consiste pas seulement à voir les forces de dissolution à l’oeuvre et la croissante veulerie de leurs victimes, c’est aussi comprendre la nécessité du processus mortel, c’est aller jusqu’au bout dans l’acceptation de l’inévitable, c’est en tirer les conséquences de l’action : la préparation de notre résurgence au-delà de la liquidation méritée d’un monde volontairement aveugle et installé dans la superficialité, le mensonge et la capitulation.

Robert Dun
Rencontres avec Saint-Loup


dimanche 3 octobre 2021

CELTES ET GERMAINS [par Stephen McNallen]

 Retour sur de nombreuses analogies soulignant
une évidente parenté 
ethno-culturelle.


Le chef du clan se leva parmi ses guerriers assis dans la grande salle enfumée. Les bruits et les conversations s'arrêtèrent, et tous les yeux se tournèrent vers ce colosse moustachu qui était leur leader. Élevant sa corne remplie d'hydromel au dessus de la cohue, il porta un toast au Grand Dieu, celui qui possède une lance et qui est accompagné par deux corbeaux. Tous clamèrent leur approbation, et un autre guerrier se mit debout, éleva sa corne et loua le nom du Dieu Tonnant. Les autres l'imitèrent, et dans la chaleur de leur camaraderie, ils auraient bien pu être dans la grande salle où vont les guerriers après leur mort, et où les vierges guerrières leur servent le festin d'immortalité.

Une scène tirée de l'histoire des Vikings ?
Une beuverie typiquement germanique ?
Non. La scène décrite ici est celle d'un festin chez leurs cousins : les Celtes.



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Comme pour la plupart d'entre nous, il n'y avait pour moi rien de nouveau dans le fait que les deux principaux groupes ethniques de l'ancienne Europe du Nord avaient beaucoup en commun. Tous deux font partie de la grande famille des Indo-européens. Leurs mythologies partagent une structure commune, les aspects matériels de leurs cultures sont très proches, et une même conception héroïque de la vie unit les Celtes et les Germains. Mais cela, comme nous allons le voir, n'est que le début !

La distinction que nous faisons aujourd'hui entre ces deux branches de nos ancêtres provient en grande partie des observations de Jules César. En résumé, il donne le nom de Germains aux tribus qui sont sur la rive droite du Rhin, et il nomme Celtes celles qui se trouvent sur l'autre rive. En fait, à l'époque, ce n'était pas aussi simple. Aujourd'hui les spécialistes pensent que quelques tribus que nous avons autrefois appelées Germains, étaient en réalité des Celtes. D'autres tribus auraient pu appartenir à l'un ou l'autre des deux groupes, parce que nous ne savons pas quelle langue elles parlaient !
La conclusion que nous pouvons en tirer, est que les traces matérielles que ces peuples ont laissées sont difficilement définissables, et que la langue est la seule différence marquée entre les deux groupes.

Leur apparence physique n'est pas un critère de différenciation, parce que les auteurs romains décrivent les peuples Germains et Celtes exactement selon les mêmes termes. Tous deux étaient de grande taille, les cheveux tendant vers le blond, et de peau très claire.
Le mot «Teuton», à cet égard, est à rapprocher du mot celtique «Tuath», signifiant tribu; ce qui fait penser à une parenté proche !

Pour moi, la question fut réglée lorsque je lus le livre de Hilda Davidson Mythes et symboles dans l'Europe païenne (Syracuse University Press, 1988). De manière significative, le livre est sous-titré «anciennes religions Scandinave et Celtique». Page après page et chapitre après chapitre, l'auteur présente les similarités entre la mythologie, le folklore et les rituels des peuples germanique et celtique. Je commençai à en faire une liste tout en lisant, et rapidement je remplis plusieurs pages de notes manuscrites. Je n'en garantis pas la minutie, mais quelques comparaisons méritent d'être faites. Pour rendre plus accessible cette masse de matériel, j'ai classé mes commentaires en plusieurs grandes catégories :


DIEUX ET DÉESSES

Le dieu celtique Lug et notre Odhinn sont à peu près semblables. Odhinn est le père des dieux, est accompagné par deux corbeaux, possède une lance magique, et il est borgne. Lug est le dieu souverain dans la famille des dieux celtiques, il est associé aux corbeaux, possède la Lance de la Victoire, et il ferme un oeil lorsqu'il accomplit des actions magiques sur le champ de bataille.

Le dieu germanique Thor, dont le nom signifie «le Tonnant», possède un puissant marteau. Il chevauche dans les cieux, riant dans sa barbe rousse, dans un chariot tiré par des boucs surnaturels. Le Taranis celtique, dont le nom signifie également «le Tonnant», conduit un chariot tiré par des taureaux. Il contrôle la foudre, dont le nom en vieux gaélique dérive de la même racine indo-européenne que le nom du marteau de Thor, Mjöllnir. Taranis est aussi représenté avec une abondante chevelure rousse flottante.

Tyr, comme le racontent les mythes, perdit une main par la morsure du loup Fenrir. Il fut le dieu des cieux, disent les spécialistes, jusqu'à ce que Odhinn prenne sa place. Le dieu celtique Nuada perdit un bras dans la bataille contre les géants Fomoré, et ainsi Lug -- l'équivalent celtique d'Odhinn -- devint le dieu le plus important.

Dans le domaine de la fertilité et de l'abondance, notre dieu Frey apparaît comme le plus important. Un de ses animaux favoris est le cheval, qui est aussi sacré pour le Dagda, le «dieu bienfaisant», qui est l'équivalent celtique de Frey.


AUTRES ÊTRES SURNATURELS

Les géants ? Les Celtes ont les leurs, tout comme les Scandinaves. Ils se nomment les Fomoré, et les dieux celtiques doivent mener une dure bataille contre eux. Plus précisément, le rôle qu'ils jouent est le même que chez les nordiques : ils représentent les forces d'inertie et d'entropie dans le cosmos.

Les Valkyries trouvent leur équivalent dans la déesse Morrigan, féroce déesse qui accorde la victoire sur le champ de bataille, tisse les destins dans la guerre, et sert les héros dans leur vie après la mort. Ces deux aspects jumelés -- le sang et la mort d'une part, l'amour d'autre part -- sont présents dans les deux cultures. De même, les récits celtiques et les sagas scandinaves parlent de femmes guerrières surnaturelles qui instruisent et initient les héros choisis par le destin. Brünhild (Brunehilde) enseigne à Sigurd (Siegfried) la connaissance magique, et la guerrière Scathach («l'ombre») prend en charge le héros irlandais Cûchulain et en fait le guerrier qu'il est destiné à devenir. Ce n'est probablement pas un hasard si Sigurd et Cûchulain sont liés à Odhinn et à Lug, respectivement.

Considérons maintenant les êtres surnaturels moins importants, dont les figures se rencontrent plus rarement dans les mythes et la poésie, mais qui rendent la vie plus supportable aux hommes. Les esprits de la nature, par exemple, sont semblables dans les deux cultures. Les Elfes, et le lien entre ces êtres et les âmes des ancêtres, étaient à peu près les mêmes chez les anciens Germains et leurs contemporains Celtes.


PRATIQUES RELIGIEUSES

J'ai évoqué la ressemblance entre les « paradis des guerriers » dans la scène au début de cet article, mais la ressemblance entre les religions des Celtes et des Germains va bien au-delà.

Les marais de l'Europe du Nord ont reçu les mêmes offrandes des Celtes et des Germains. Armes capturées dans les combats, nourriture et gobelets, et divers objets -- tout cela était déposé dans les lacs et les marais de la même manière, au point qu'aujourd'hui nous ne pouvons même pas dire quels objets découverts sont d'origine germanique et lesquels sont celtiques.

Lorsque les Druides offraient un sacrifice aux dieux, le sang d'un animal était projeté sur l'assistance avec un rameau de verdure, pour que l'énergie divine présente dans le sang puisse être directement transférée aux gens. Dans la religion germanique, nos ancêtres faisaient exactement la même chose pendant le sacrifice, le « Blot ». (Aujourd'hui, les pratiquants des deux religions utilisent de l'hydromel ou quelqu'autre boisson fermentée.)

Dans toute l'étendue de notre patrie européenne, nos ancêtres honoraient les dieux en plein air, parce qu'ils pensaient qu'il était insensé de les enfermer dans des lieux fermés, comme (plus tard) les églises chrétiennes. De la même manière, dans les temps anciens, nos représentations des dieux et des déesses étaient très simples -- souvent gravées sur des morceaux de bois auxquels la Nature avait déjà donné une forme étrange, attendant seulement quelques raffinements de la main des hommes.

Toutes ces coutumes décrivent aussi bien les pratiques des Celtes que celles des Germains.

Les hommes des deux groupes ethniques utilisaient des boissons fermentées dans les rituels religieux. Souvent c'était de l'hydromel, mais ce pouvait être aussi de la bière. Et puisque nous nous intéressons à la modification des états de la conscience, rappelons-nous la folie furieuse des guerriers d'Odhinn, les «Bersekers». Dans l'ancienne Irlande, cette folie des guerriers (les «Fianna») portait le nom de «Ferg».

Les lecteurs des récits nordiques se rappelleront comment Sigurd tua le dragon Fafnir et fit rôtir son coeur. Lorsqu'il se brûla le doigt, il le porta à sa bouche et constata qu'il pouvait comprendre la langue des oiseaux. Le héros irlandais Fergus obtint le même pouvoir lorsqu'il se brûla le doigt en faisant cuire un saumon au-dessus d'un feu. [On peut aussi noter la similarité entre le récit germanique des «pommes d'Idunn» et le thème celtique des pommes de l'île d'Avalon, NDT.]


LA VISION DE L'UNIVERS

Lorsque nous regardons la cosmogonie des Germains et celle des Celtes, nous ne pouvons pas trouver d'équivalence directe, mais nous pouvons voir une ressemblance. Tous deux avaient l'arbre géant, le centre du Cosmos, la structure dans laquelle tous les mondes sont contenus. Chez les nordiques, c'était Yggdrasil. Les Celtes l'appelaient Bile. [Cf. aussi et surtout «l'If de Mugna», NDT].

L'autre clé de l'univers chez les anciens nordiques était le Puits du Destin («Well of Wyrd»), contenant les actions qui constituent le passé. Boire l'eau de ce puits donnait la sagesse, et Odhinn sacrifia un de ses yeux pour obtenir ce privilège. Comme l'on sait, les Celtes avaient un puits presque identique : des noisettes tombaient à l'intérieur et étaient avalées par le Saumon de la Sagesse.


EN CONCLUSION

Les seules vraies différences entre les religions germanique et celtique semblent être les noms donnés aux dieux.
Un Viking du 10ème siècle se serait senti assez à l'aise dans un rituel celtique en Gaule un millier d'années plus tôt.
La religion celtique s'écarte de la religion nordique guère plus que par exemple, une prêtresse de Freya en Islande et un guerrier invoquant Wotan dans la Germanie du temps d'Arminius. En effet, on a envie de dire qu'il existe seulement une seule «religion européenne», et que les croyances germaniques et celtiques en sont deux expressions.

Ainsi quelles sont les implications de tout cela ? Eh bien, cela signifie que de nos jours, un Irlandais n'a pas de raison de se sentir mal à l'aise lorsqu'il invoque des dieux plus souvent associés aux fjords norvégiens qu'aux collines et aux vallées des Iles d'Emeraude. En fait, tous les peuples du Nord sont apparentés aussi bien spirituellement que génétiquement.

Aussi l'unité celto-germanique s'oppose à la thèse parfois entendue que depuis que les européens sont partagés entre des nations différentes, nous aurions des ancêtres différents. Combien de fois avons nous entendu quelqu'un dire «je suis de sang irlandais et suédois, avec un peu de sang anglais et germain» ? En réalité il n'y a là aucun mélange, parce que les peuples de la famille nordique ne forment en fait qu'un seul peuple, à la fois par leur aspect physique et par leurs anciennes religions.

Nous ne devons pas laisser les gens se diviser pour des raisons superficielles !

Enfin, la gamme de nos similarités signifie que nous pouvons en utiliser une pour approfondir notre connaissance des autres. Si nous essayons de reconstituer la tapisserie de nos anciennes croyances nordiques, il y aura des «trous» à cause du passage du temps et des persécutions chrétiennes. Mais si nous en connaissons le fond commun, et de quelle manière il est exprimé chez nos cousins Celtes, nous pouvons alors rapiécer les trous avec une grande confiance.

Assez pour aujourd'hui ! Toutes ces savantes démonstrations m'ont donné soif ! Je vais remplir ma corne avec une bonne rasade de Guiness, et porter un toast à nos ancêtres Celtes et Nordiques.
«Skoal», et «Slainte» !


Stephen McNallen


(Stephen McNallen a fondé l' Assemblée populaire Asatru (AFA), qu'il a dirigé de 1994 à 2016, après avoir été le fondateur de la Fraternité Viking et de l'Assemblée libre Asatru.)

mardi 21 septembre 2021

Equinoxe d'automne

En cette période de l'année où les feuilles des arbres commencent à jaunir, et où nous apprêtons à entrer dans les mois sombres, PAÏENS & FIERS salue la venue de l'Equinoxe d'Automne.



dimanche 20 juin 2021

samedi 24 avril 2021

30 avril-1er mai : Nuit de Walpurgis et Beltaine

 


C'est dans la nuit du 30 avril au 1er mai qu'est traditionnellement célébrée dans une grande partie de l'Europe une fête païenne majeure désignée sous l'appellation de Nuit de Walpurgis (Walpurgisnacht) chez les Germains, et correspondant à la Beltaine des Celtes insulaires (Irlande et Grande-Bretagne), parfois orthographiée Beltane ou Beltene. En Celtie continentale (Gaule), la même célébration porte le nom de Belotennia.

Infiniment plus méconnue qu'Halloween/Samhain (car beaucoup moins vulgarisée, médiatisée, et "monnayée"), Walpurgis/Beltaine en constitue l'exacte réplique, la seconde marquant le passage de la partie sombre de l'année à la partie lumineuse, inversement à la première. Elle porte d'ailleurs aussi le nom de Cetsamhain, ce qui traduit bien la correspondance entre ces deux points essentiels de l'année celtique.

Fête du retour de la lumière et du renouveau de la Nature, elle n'en constitue pas moins également une nuit "hors du temps", peuplée de forces obscures et au cours de laquelle le monde des morts et de l'au-delà interfère avec celui des vivants. Tout comme Halloween, elle est marquée par l'errance de forces impalpables, de créatures ténébreuses et inquiétantes, au premier rang desquelles les sorcier(e)s maléfiques, les revenants et autres loups-garous. Les thèmes de la sorcière et du loup-garou sont d'ailleurs spécifiquement associés à la Nuit de Walpurgis dans l'ancienne tradition germanique.

On s'y réunit aussi autour de grands brasiers conjurant les ténèbres et saluant le retour du Soleil régénérateur, les fameux "Feux de Beltaine", qui sont l'occasion de moultes réjouissances et libations en l'honneur des forces vives de la Terre-Mère. Soleil et Terre-Mère respectivement symbolisés par le dieu solaire Bel/Belenos et sa parèdre Belisama - d'où le nom irlandais de Beltaine, ainsi que le nom gaulois de Belotennia -, et par l'antique déesse préceltique Maïa, d'où le nom du mois de Mai.

Si le 1er mai constitue le jour de Beltaine proprement dit, il ne faut pas oublier que la célébration de Beltaine/Belotennia commence le 30 avril dès le crépuscule, car dans la tradition celtique, le jour nait de la nuit. Une journée commence logiquement avec la nuit qui la précède, et c'est ainsi qu'il y a donc bel et bien concordance de date entre Beltaine et Walpurgis.

A toutes celles et tous ceux qui se soucient de rétablir le lien avec leurs véritables racines spirituelles ancestrales, je souhaite donc une excellente célébration de cette nuit exceptionnelle, qu'il serait fort dommage de laisser dans l'oubli !

Hans Cany




mercredi 21 avril 2021

BELENOS, Soleil celtique

 

Bel / Beli / Belen / Beleni ou Belenos, connu aussi sous la forme latinisée de Belenus, est une divinité solaire du panthéon celtique. Il incarne tout particulièrement les pouvoirs bienfaisants et régénérateurs du rayonnement solaire, et à ce titre, il s'agit d'un dieu guérisseur, également associé aux sources d'eau thérapeutiques.

Bien qu'il en soit complémentaire, il ne doit pas être confondu avec Lug / Lugh ou Lugos, autre dieu celtique à caractère solaire lui aussi, mais qui pour sa part incarne plutôt l'aspect dispensateur de lumière du Soleil, voire sa lumière elle-même.

Belenos correspond à Apollon chez les Gréco-Romains, et à Baldr / Balder / Baldur dans la tradition germano-nordique. On retrouve d'ailleurs dans le nom de ce dernier la racine indo-européenne bhel, qui signifie « brillant », « brûlant », « resplendissant », « éclatant ».

Comme son nom le suggère de manière explicite, c'est tout particulièrement Bel / Belenos que l'on honore à l'occasion de la fête celtique de Beltaine, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, laquelle marque la fin de la partie sombre de l'année, et le passage à la saison claire.

Le grand nombre de toponymes directement hérité de son nom témoigne de l'importance passée de son culte, comme de son caractère de divinité majeure du panthéon gaulois. Ainsi, tous les toponymes de type Beaune, fort répandus dans beaucoup de régions françaises, en procèdent. Même chose pour les toponymes de type Bellenot, Belmont, Bligny (déformation de Beligny), Bel air, ainsi que pour tous les dérivés de ces noms. De façon générale, beaucoup de noms de lieux construits à partir du préfixe Bel ou Belle, voire même à partir des simples racines Be ou Bl, ont de grandes chances de conserver ainsi le souvenir de l'ancien dieu.

En forêt de Brocéliande, en Bretagne, la célèbre fontaine de Barenton, qui fut jadis une fontaine thérapeutique prisée des druides locaux pour les propriétés attribuées à son eau, est elle aussi très probablement un ancien sanctuaire forestier dédié à Bel / Belenos. Barenton serait en effet une déformation de Belenton, ancien nom du lieu forgé à partir du nom Bel et du mot nemeton, signifiant sanctuaire en langue gauloise. Bel-Nemeton : "le sanctuaire de Bel".

Au large de l'illustre Mont Saint-Michel, près d'Avranche, l'îlot inhabité de Tombelaine, "Tombe-Bélen", en garde lui aussi la trace évidente. Du reste, il est très probable -sinon certain- que le Mont lui-même, qui s'est longtemps appelé Mont-Tombe avant d'être rebaptisé, soit en fait un ancien lieu de culte de Belenos. Le culte de Bel / Belen / Belenos se célébrait souvent au sommet d'éminences naturelles, et de nombreuses collines y furent ainsi consacrées. Avec la christianisation, beaucoup furent justement re-consacrées à... l'archange Saint-Michel. En réalité, le simple fait, pour un lieu, d'être consacré à ce Saint-Michel, dont le caractère solaire est aussi très marqué, permet tout au moins de présumer fortement que ce même lieu était naguère dédié au dieu celte, ou du moins à une divinité solaire équivalente.

Hans Cany

vendredi 26 mars 2021

Aux origines de Pâques : OSTARA

 


Etroitement associée au printemps qu'elle incarne par extension, Ostara est une déesse germanique personnifiant les principes de l’aube, de la renaissance, du renouveau et de la fertilité. C’est en raison de cette analogie que d’aucuns n’hésitent pas à identifier Ostara à cette autre déesse de la fertilité qu’est Frigg/Frigga ou Freyja, bien que cette assimilation, loin de faire l’unanimité, reste controversée.

Ostara, la Dame de l'Aube, connaissait sa variante saxonne sous le nom d’Eostre ou Eastre, et son souvenir se retrouve entre autres de manière flagrante dans l’allemand moderne Ostern et l’anglais moderne Easter, désignant tous deux Pâques. Il est d’ailleurs à noter que le lièvre - ou le lapin - et les oeufs, attributs de la déesse symbolisant la vie et la fertilité, font aujourd’hui partie de l’imagerie traditionnelle liée à Pâques, soulignant ainsi les racines préchrétiennes méconnues de cette très ancienne célébration printanière européenne.

Quoique la célébration qui lui est consacrée tende à se confondre avec celle de l'équinoxe de printemps (20-21 mars), la date de la fête d'Ostara proprement dite se basait sans doute à l'origine sur la première pleine lune suivant l'équinoxe, puisque c'est ce critère que semble avoir retenu et repris l'Eglise chrétienne pour fixer chaque année la date de Pâques. Il n'y a donc pas identité entre l'équinoxe et Ostara : ce sont là deux fêtes bien distinctes, même si elles ont généralement lieu à quelques jours - ou semaines - d'intervalle.

Qu'on se le dise : 
Ostara, c'est donc... Pâques. Cette fête printanière est directement à l'origine des Pâques chrétiennes dans les pays d'Europe septentrionale et occidentale. Mais à moins de se borner au cadre étroit de dogmes rigides et figés pour l'éternité, rien ne s'oppose à ce qu'aujourd'hui, Eostre/Ostara soit honorée en deux occasions. Ainsi, le caractère solaire de l'équinoxe et l'aspect lunaire de la déesse se complètent et s'équilibrent harmonieusement.

Frères et soeurs d’Europe, faisons donc honneur à l’héritage sacré de nos ancêtres, et renouons avec les origines et la signification réelles de "Pâques", fête de la renaissance et du renouveau de Mère Nature.

Hans Cany




dimanche 21 mars 2021

Equinoxe de printemps

En ces temps difficiles, saluons le réveil de Mère Nature et le retour de la lumière.
Et n'oublions jamais que tant qu' il y a du vert, il y a de l'espoir...

Patience.
Les beaux jours reviendront.


jeudi 28 janvier 2021

Imbolc : fête de purification, annonciatrice de renouveau

 


Imbolc, de son nom gaulois Ambiuolcios,  fête celtique des lustrations, est traditionnellement célébrée les 1er et 2 février. Elle est placée en Irlande sous le patronage de la déesse-mère Brigid ou Brigit, dont le symbole d'essence solaire, dit Croix de Brigid, n'est autre qu'une variété de svastika.

Fête de purification, il s'agit de la première célébration "printanière" de l'année, puisqu'elle annonce le retour prochain du printemps et le réveil de la Nature, au sortir de sa longue dormition hivernale.

L'Eglise chrétienne, face aux traditions païennes trop vivaces pour qu'elle parvienne à les éradiquer, s'est toujours et en tous lieux efforcée de les récupérer, en les travestissant tant bien que mal. Elle s'est donc contentée de reprendre celle-ci pour en faire la veille, au 1er février, la fête d'une prétendue sainte... Brigitte.

En Gaule, la déesse Brigid/Brigit était connue sous le nom de Brigantia ("La Très Haute"), elle-même assimilée à Belisama ("La Très Brillante"). Déesse de l'aurore et de la fertilité sous son aspect de déesse-mère, dotée par ailleurs 
d'un aspect guerrier, elle est aussi associée à la poésie, à la médecine et aux arts, notamment ceux de la forge. Ceci en fait une déesse triple, flanquée de deux soeurs également nommées Brigit, et qui en symbolisent les différents aspects. Nous avons ainsi Brigit la poétesse, Brigit la forgeronne, et Brigit la guérisseuse. 

Je vous souhaite donc une chaleureuse célébration d'Imbolc / Ambiuolcios ou Candelmas, autre appellation britannique se traduisant littéralement par Chandeleur, la fête des chandelles.

Hans CANY




mardi 1 décembre 2020

YULE et Solstice d'hiver : aux origines cachées de Noël

 


JUL (ou YULE), le Solstice d'Hiver consacré à Wotan/Odin, arrive à grands pas. C'est ce Solstice d'Hiver païen qui fut naguère détourné par l'Eglise chrétienne pour en faire Noël, en le décalant simplement au 24-25 décembre, date à laquelle s'achevaient les Saturnales de la Rome antique, et où l'on célébra aussi à partir d'une certaine époque Sol Invictus, le Soleil Invaincu, de même que, plus marginalement, la naissance du Dieu Mithra, lui-même divinité solaire.

Dans les premiers siècles de l'Eglise, la Nativité fut tour à tour fixée au 6 janvier, date de l'Epiphanie grecque à Alexandrie, puis au 13 janvier, au 2 avril, au 20 avril, au 28 mars, au  21 mai, au 18 novembre... Aujourd'hui encore, certaines églises chrétiennes, notamment celles d'Orient comme celles d'Arménie et de Syrie, rejettent le dogme dominant. Ce n'est en effet que tardivement, à la fin du IIIème siècle de l'ère chrétienne, que l'on fixa la date de naissance mythique du Christ au 25 décembre, coïncidant avec la fin des Saturnales romaines, que l'Eglise s'était employée à éradiquer sans véritablement y parvenir. Comme à son habitude, elle procéda donc plutôt à une récupération en règle de la période festive, en prenant un soin tout particulier à en détourner et à en dénaturer le sens originel. L'ensemble de cette période fut dès lors désignée comme l'Avent, précédant la fête de Noël proprement dite.
 
En dépit des idées reçues, cette tradition ancestrale remonte donc bien au-delà du christianisme, et à l'origine, Noël ne constitue pas une célébration d'essence chrétienne. Les rites et festivités liés au Solstice d'Hiver, qu'ils se rattachent à l'antique  tradition romaine ou aux racines germano-nordiques de la célébration, honorent tous la renaissance progressive de la lumière et de la vie, à partir du point le plus obscur de l'année. La période du solstice d'hiver, comprise approximativement entre le 21 et le 25 décembre, est en effet celle où la nuit est la plus longue, et le jour le plus court. Il s'agit donc de célébrer le réveil annoncé de la nature et de la vie, dans le mouvement cyclique des alternances entre la mort et la vie, la rotation éternelle du cycle des saisons, symbolisée notamment par la roue solaire.
 
A vrai dire, le nom même de Noël est une altération d'autres désignations de cette fête païenne : la Neue Helle francique, autrement dit la "Nouvelle Clarté", de même que le Noio Hel gaulois et le Neo Helios grec, signifiant tous deux "Nouveau Soleil". Elle marque le début, à partir du Solstice d'Hiver, d'un lent processus de renouveau de la lumière, des forces de la vie et de la Nature endormies, le soleil commençant très progressivement à briller chaque jour un peu plus longtemps à compter de cette date. Certains auteurs, tels que le très estimable Alain de Benoist dans son ouvrage Fêter Noël, ont pour leur part proposé une autre étymologie du nom français Noël, en le faisant dériver du bas latin natalis dies, et en l'apparentant donc à l'italien Natale et au provençal Nadal, qui désignent explicitement la "Nativité". Cette théorie linguistique apparait néanmoins pour le peu hasardeuse, pour ne pas dire douteuse, et ne résiste guère à la comparaison avec celle qui fait dériver le mot à la  fois de la Neue Helle, de Noio Hel et du Neo Helios, non seulement plus séduisante mais aussi nettement plus plausible et convaincante.
 
C'est dans cette même optique de célébration de l'espoir de la renaissance que se sont popularisées via les traditions germano-nordique comme romaine les décorations à base de branches et de feuilles de houx, de sapin, ces plantes qui demeuraient toujours vertes et qui incarnaient donc le renouveau à venir. Les couronnes de l'Avent, constituées de branches vertes tressées en forme de cercle, participent de la même symbolique, représentant la plante qui reste verte associée au cercle du cycle des saisons et des renaissances, véritable forme simplifiée de la roue solaire, en l'honneur du soleil invaincu et renaissant.
 
Procède aussi bien entendu du même symbolisme païen l'arbre de Noël, tradition évidemment héritée des anciens usages germaniques et nordiques, tout comme celle de la bûche, qui se rapporte aux anciennes célébrations du Solstice d'Hiver, par rapprochement entre le feu et le soleil à renaître. Le sapin, en sus d'être toujours vert et d'incarner les principes de vie et de renaissance, s'apparente aussi à l'Irminsul des anciens Germains continentaux, ainsi qu'à l'Yggdrasil des anciens Scandinaves. Il est arbre de vie et axis mundi, axe du monde qui soutient et relie les divers plans de l'univers. Le sapin de Noël se fait ainsi image de l'arbre cosmique, et s'inscrit donc dans une représentation du sacré dont le sens échappe aujourd'hui au plus grand nombre.
 
Quant à la figure mythique du Père Noël, si chère à l'imaginaire enfantin, elle est en fait issue d'un subtil mélange entre deux personnages mythologiques : le dieu germano-nordique Wotan/Odin, et le Saint Nicolas chrétien, lui-même constituant une figure pourvoyeuse d'origine païenne. Il y a d'ailleurs plus ou moins confusion ou assimilation, chez les Anglo-Saxons, entre Saint Nicolas et le Père Noël, ce dernier étant souvent désigné sous le nom de Santa Claus (littéralement… Saint Nicolas !).
 
L'auteur Arnaud d'Apremont y associe même un troisième personnage, en l'occurrence la déesse germano-nordique Freyja, elle aussi divinité pourvoyeuse symbolisant l'abondance et la fertilité. Pour lui, le Père Noël est donc une sorte d'hybride des trois.
 
Enfin, on notera aussi cet objet symbolique qu'est la Tour de Jul (Yule), un chandelier de Noël caractéristique de la tradition païenne germano-nordique, et dont on peut voir une photo en tête du présent article. Réalisé en terre cuite, en argile ou en céramique, il comprend quatre faces ajourées ornées de coeurs, de roues solaires et de symboles runiques. On y fait se consumer deux bougies, l'une à son sommet, et l'autre à l'intérieur. Les origines de cet objet rituel remontent au Haut Moyen-Âge, et son usage était encore courant dans les campagnes allemandes et scandinaves du XIXème siècle.
 
Avec quelques jours d'avance, chers amis lecteurs et lectrices, je vous souhaite donc une excellente célébration de Yule/Noël. Le soleil et la vie vont renaître, et c'est ce renouveau cyclique que nous allons fêter, loin des excès et des outrances du consumérisme à tout crin. Que la Nouvelle Clarté vous accompagne et vous illumine sur la voie qui fut jadis suivie par vos ancêtres.
 
Hans CANY

Wotan / Odin chevauchant dans les airs son destrier à huit pattes Sleipnir,
suivi de ses deux corbeaux Hugin et Munin (Pensée et Mémoire).
Il est à l'origine de la figure moderne du Père Noël.