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jeudi 30 juillet 2020

Abattages rituels et sacrifices sanglants, au degré zéro de l'élévation spirituelle

Alors que j'affiche très volontiers, au nom de la liberté de conscience la plus élémentaire, une large ouverture d'esprit en matière de spiritualité, on me demande parfois quelle est ma position au sujet de l'abattage rituel et des sacrifices animaux effectués dans le cadre de telle ou telle pratique religieuse. Par ce texte, j'entends donc apporter une réponse parfaitement claire à cette épineuse question, laquelle donne aujourd'hui lieu à de fort houleuses controverses.

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Il va sans dire que ma condamnation de ce type de "rites" barbares, d'où qu'ils viennent, est absolument sans appel, et ce quelle que soit la religion dont se réclament ceux qui s'y adonnent, fussent-ils musulmans, juifs, païens ou de quelque autre confession que ce soit. Ces crimes abjects doivent être partout abolis. Je suis et resterai toujours absolument intraitable sur ce point. Je précise d'emblée que cette condamnation de principe s'applique non seulement à l'abattage "rituel" des animaux dits "de boucherie", acte ignoble entre tous, mais aussi aux divers sacrifices sanglants effectués à l'occasion de quelconques cérémonies.

Au risque assumé de m'attirer l'ire de ceux qui, de plus ou moins bonne foi, approuvent ou tolèrent de semblables agissements au nom d'une prétendue défense de la diversité ou de la liberté de culte, j'oserai même ajouter sans le moindre complexe qu'à mes yeux, la pratique du sacrifice animal ou humain relève de surcroit d'une conception spirituelle de très bas étage, qui confine à la superstition et à la bêtise pure et simple.

Bien sûr, le principe de l'acte repose sur une notion simpliste qu'il est pour le moins aisé de décrypter. Il s'agit tout bonnement de renvoyer le souffle de vie ou l'âme de la victime sacrificielle vers la source créatrice dont il ou elle est issu(e), dans l'espoir de susciter l'attention de la divinité et de s'attirer ses bonnes grâces. Il n'en demeure pas moins que ce raisonnement puéril et d'une naïveté confondante, aussi amoral soit-il, ne fait en réalité que servir de prétexte et de couverture à la commission de ce qu'il convient objectivement de désigner pour ce qu'ils sont : des meurtres.

Au nom de quoi Dieu -ou une quelconque autre entité divine-, pourvoyeur de vie et parfois même "tout Amour", pourrait-Il être ravi que l'on ôte ainsi la vie et/ou l'âme qu'Il est censé avoir insufflé à l'une de Ses créatures, et qu'on la lui renvoie par le truchement d'un acte violent et anti-naturel ? C'est fondamentalement absurde et philosophiquement immoral, plutôt qu'amoral. Et ce, d'autant plus si la victime du sacrifice n'est pas consentante !

Chez de nombreux païens de toutes traditions, y compris chez la grande majorité des adeptes de l'hindouisme, les sacrifices ont depuis longtemps pris la forme d'offrandes végétales et de nourriture. Faudrait-il donc déplorer cette évolution liturgique ? Assurément non, bien au contraire.

Du point de vue qui est le mien, les musulmans ou juifs qui égorgent des moutons, comme les simili païens qui, à notre époque, s'adonnent ou voudraient s'adonner à des pratiques anachroniques du même ordre, ne sont que de fieffés spécimens d'imbéciles conditionnés qui se rendent coupables, de façon plus ou moins consciente, de crimes.

Tous les peuples, toutes les cultures et toutes les religions ont, à un moment ou l'autre de leur existence, pratiqué le sacrifice humain et/ou animal. Mais arrive toujours un moment où il faut savoir faire preuve de discernement, en opérant une distinction entre ce qui est essentiel et conserve une valeur intemporelle d'une part, et ce qui porte clairement la marque de son temps et des moeurs qui y sont liées d'autre part. L'ancienneté -toute relative- d'une pratique n'est en aucun cas le gage de sa légitimité ni de sa moralité, tant s'en faut.

Le divin ne se trouve pas hors de nous, mais en nous. Il est non seulement le souffle de vie, mais aussi l'esprit, et ce que nous nommons quasi-instinctivement l'âme, sans même parfois pouvoir définir précisément cette dernière. L'esprit et l'âme appartiennent à tout ce qui peut penser, à des degrés divers. Mais le souffle de vie, lui aussi parcelle du divin, réside en tout ce qui vit. Même en ce qui ne peut ni penser ni souffrir au sens animal du terme. Ce sont l'esprit et l'âme qui permettent de percevoir les sensations physiques et mentales : la douleur, la souffrance, le bien-être et les émotions, heureuses ou non.

Tous les animaux, même les plus "primitifs" et les plus "insignifiants", sont au moins pourvus d'un esprit et d'une conscience perceptive, lesquels en font des êtres sensibles, capables de se mouvoir et d'agir en fonction de leurs besoins, d'adapter leur comportement en fonction des circonstances, de ressentir la douleur ou le bien-être, la peine ou la joie, la peur ou la quiétude, en percevant ces sensations basiques exactement de la même manière que le font les êtres humains. L'espèce humaine, du reste, ne fait jamais que relever du règne animal, exactement au même titre que tant d'autres espèces qu'elle tend à qualifier, de façon bien présomptueuse, d' "inférieures".

C'est donc pourquoi, à mon sens, toute conception spirituelle un tant soit peu élaborée se doit non seulement de tenir compte de toute vie, mais aussi et surtout de toute vie sensible, à sa juste valeur. Tout ce qui va dans le sens d'une évolution positive et d'une véritable élévation des consciences ne peut que rejeter catégoriquement ce qui devrait apparaître aux yeux de tous comme des pratiques odieuses issues d'autres temps, et dont la seule évocation ne peut qu'inspirer le plus profond dégoût.

Hans CANY


mercredi 15 juillet 2020

LUG : du Mercure gaulois au Wotan celtique


LUG, ou LUGH, appelé LLEU chez les Gallois, est, avec le Dagda, le plus grand dieu du panthéon celtique irlandais. Il occupait aussi la plus haute place dans le panthéon des Celtes des Gaules, où il était honoré sous le nom continental de LUGOS (variante latinisée : LUGUS). Les nombreuses traces qu'il a laissées dans la toponymie attestent de son importance, les plus célèbres étant notamment la ville de Lyon (Lugdunum : forteresse de Lugos, et "capitale des Gaules" à l'époque gallo-romaine), ou encore Laon, Loudun, Leyde et Leipzig, qui sont tous des "Lugdunum"). Citons aussi le cas du temple dit de Mercure, au sommet du Puy de Dôme, un sanctuaire dédié à Lugos s'y trouvait originellement, qui fut par la suite aménagé en temple de Mercure-Lugus à l'époque gallo-romaine.

Les Romains l'identifièrent à leur Mercure, et de fait, Lugos / Lugus est aussi le protecteur des voyageurs. Inventeur de tous les arts, il est un dieu hors fonction, polyvalent, car il est le Multiple Artisan. Il incarne la puissance du rayonnement solaire en tant que pourvoyeur de vie et de lumière. On retrouve d'ailleurs la racine "Lu" dans le mot "lumière" français, tout comme dans le mot "luz" espagnol, voire dans le "light" anglais et le "Licht" allemand, ce qui indique clairement une origine commune, celle d'une très ancienne racine indo-européene.

Il est le porteur de lumière génératrice de vie et induisant la clarté, mais n'en incarne pas pour autant les forces curatives. La dimension guérisseuse et physiquement régénératrice de la lumière est incarnée quant à elle par une autre divinité solaire bien connue, Bel ou Belenos. Lug/Lugos, pour sa part, est la lumière personnifiée.

C'est également une divinité guerrière, qui présente de troublantes analogies avec le Wotan/Odin du panthéon germano-nordique : comme ce dernier, il est porteur d'une lance magique, est temporairement "borgne" (il ferme parfois un oeil pour accomplir certains rituels)  et est accompagné de corbeaux, animaux sacrés semblables à Huginn et Muninn qui font partie de ses attributs. Il est même généralement accompagné de deux loups, tels Geri et Freki. Les similitudes entre traditions celtique et germanique sont ici si criantes qu'il y a lieu de s'interroger au sujet d'une filiation spirituelle et culturelle.

Lug / Lugos est honoré dans le cadre d'une fête majeure du calendrier celtique, Lugnasad (ou Lughnasadh), qui se célèbre aux alentours du 1er août.

Hans Cany








jeudi 9 juillet 2020

Construire le Halgadom

" Halgadom, cela veut dire mot à mot : la cathédrale sacrée. [...] Ce temple du Halgadom est à la fois spirituel et matériel . Il appartient à la terre et au ciel, au passé et à l'avenir. C'est le correspondant hyperboréen de l'Arche d'alliance du peuple israélite. C'est le royaume terrestre où va renaître l'esprit de Thulé. [...] C'est l'Empire de tous les Germains. Ceux qui vivent entre le Rhin et la Vistule, entre la Baltique et les Alpes, ne forment que le coeur d'un immense territoire où se trouvent d'autres héritiers de l'antique Thulé.
À cet Halgadom appartiennent non seulement les Allemands, mais aussi bien d'autres Européens : les Scandinaves fidèles à leurs origines nordiques, les Néerlandais, bien plus germains encore que les Allemands, les Britanniques partagés entre Celtes et Saxons, les Français héritiers des Francs et régénérés par les Normands ou les Burgondes, les Italiens qui charrient dans leurs veines le sang des Lombards, les Espagnols qui portent encore tant d'empreintes des Wisigoths. Et aussi les Russes, dont la patrie fut fondée par les Varègues suédois, ces Vikings des fleuves et des steppes. "

Jean MABIRE
Thulé : le Soleil retrouvé des Hyperboréens

mercredi 8 juillet 2020

Des runes et des Francs



On a longtemps cru que les Francs, avant leur intégration au monde romanisé, ignoraient l'écriture. Or, la découverte d'une inscription runique gravée sur le cadre métallique d'un fourreau d'épée, effectuée en 1996 e.v. dans un champ à Bergakker, aux Pays-Bas, est venue balayer cette croyance erronée. Cette inscription en langue franque (francique, ou vieux-francique), datée d'environ 425-450 e.v. correspond, à une rune près, à l'ancien Futhark.

Le philologue Bernard Mees en donne la lecture suivante : haþuþȳwas ann kusjam logūns, ce qui d'après son interprétation correspond au néerlandais moderne : « (van) Haþuþȳw. Ik(hij?) gun(t) een vlam (zwaard) aan de uitverkorenen », ce qui pourrait signifier: "de la part de Hathuthuuw. Je souhaite cette épée à l'élu????" ("Que cette épée, qui appartient à moi Hathuthuuw, transperce celui dont ce sera le destin ????"); il admet toutefois que le sens d'un certain nombre de caractères n'est pas très clair. Il souligne ensuite que la forme des mots présente toutes les caractéristiques qui correspondent à ce qui devait être le vieux-francique, avec sa branche occidentale le Vieux néerlandais.

On pouvait auparavant se demander si ce peuple germanique qu'étaient les Francs utilisait - ou même connaissait simplement - les runes.
Il semble bien que cette question ait enfin trouvé sa réponse...

Hans CANY

 

samedi 4 juillet 2020

Roues solaires germaniques


Roues solaires germaniques, dont une avec un remarquable svastika. Ces amulettes de bronze, découvertes en Bavière (Allemagne), étaient sans doute pour certaines fixées sur des supports de cuir ou de tissu, et sont datées des alentours de l'an 600 de l'ère vulgaire.
On notera une frappante similitude entre ces représentations antiques et le symbole connu sous le nom de "Soleil Noir" ("Schwarze Sonne"). Ceux qui affirment de manière péremptoire que ce dernier ne serait qu'une invention récente remontant au IIIème Reich en seront donc pour leurs frais...

HC

jeudi 2 juillet 2020

Mémoire franque et censure ecclésiastique

Si le zèle fanatique et les actes sanguinaires du grand massacreur de païens que fut Charlemagne n'inspirent guère la sympathie, il n'en reste pas moins qu'au-delà de l'aliénation culturelle qui en avait fait le bras armé de l'Eglise chrétienne, il gardait malgré tout une certaine conscience de ses origines, comme la volonté d'en perpétuer le souvenir. Et c'est sous la plume de son biographe Eginhard (770-840) que l'on apprend ceci :

"Les très anciens poèmes barbares qui chantaient les faits et les guerres des rois du passé, il les fit mettre par écrit, les confiant ainsi à la mémoire des hommes. Il fit aussi commencer une grammaire de la langue de ses ancêtres."
(Vie de Charlemagne, P. 67)

 
Il s'agissait bien sûr du francique, langue germanique maternelle de l'empereur, qu'il jugeait donc digne d'être non seulement écrit, mais même codifié. Quant aux "très anciens poèmes barbares", il s'agissait de toute évidence d'une forme de littérature épique franque, proche des poèmes héroïques de l'Edda. Malheureusement pour nous, les autorités ecclésiastiques, fort peu désireuses de transmettre le souvenir embarrassant de racines païennes, se sont par la suite bien gardées de conserver de tels écrits... Aussi les firent-ils partir en fumée en toute discrétion, anéantissant à tout jamais un pan unique de la tradition culturelle franque.Sans la brève mention qu'en fit Eginhard, sans doute ne saurions-nous tout simplement rien de ces écrits perdus, et n'en soupçonnerions-nous pas même l'existence.
 
Il faut bien le dire : dès lors qu'il s'agit de tuer la mémoire, de falsifier l'histoire et de masquer les origines, les religions du désert ont toujours su accomplir des miracles...
 

Hans CANY