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jeudi 2 juillet 2020

Mémoire franque et censure ecclésiastique

Si le zèle fanatique et les actes sanguinaires du grand massacreur de païens que fut Charlemagne n'inspirent guère la sympathie, il n'en reste pas moins qu'au-delà de l'aliénation culturelle qui en avait fait le bras armé de l'Eglise chrétienne, il gardait malgré tout une certaine conscience de ses origines, comme la volonté d'en perpétuer le souvenir. Et c'est sous la plume de son biographe Eginhard (770-840) que l'on apprend ceci :

"Les très anciens poèmes barbares qui chantaient les faits et les guerres des rois du passé, il les fit mettre par écrit, les confiant ainsi à la mémoire des hommes. Il fit aussi commencer une grammaire de la langue de ses ancêtres."
(Vie de Charlemagne, P. 67)

 
Il s'agissait bien sûr du francique, langue germanique maternelle de l'empereur, qu'il jugeait donc digne d'être non seulement écrit, mais même codifié. Quant aux "très anciens poèmes barbares", il s'agissait de toute évidence d'une forme de littérature épique franque, proche des poèmes héroïques de l'Edda. Malheureusement pour nous, les autorités ecclésiastiques, fort peu désireuses de transmettre le souvenir embarrassant de racines païennes, se sont par la suite bien gardées de conserver de tels écrits... Aussi les firent-ils partir en fumée en toute discrétion, anéantissant à tout jamais un pan unique de la tradition culturelle franque.Sans la brève mention qu'en fit Eginhard, sans doute ne saurions-nous tout simplement rien de ces écrits perdus, et n'en soupçonnerions-nous pas même l'existence.
 
Il faut bien le dire : dès lors qu'il s'agit de tuer la mémoire, de falsifier l'histoire et de masquer les origines, les religions du désert ont toujours su accomplir des miracles...
 

Hans CANY




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